La matière argileuse est très répandue sur terre. Elle est essentielle à la vie végétale, en jouant un rôle de « réservoir » pour l’eau et les autres éléments nécessaires à la vie des plantes. On a même émis l’hypothèse, que la vie, les premières molécules biologiques, sont apparues au sein de matières argileuses. La matière argileuse est, avec le silex, le premier matériau à avoir été façonné par l’homme. C’était il y a plus de 10 000 ans, et on est frappé par la beauté et la perfection des objets façonnés il y a 3 000 ou 5 000 ans.

Les terres et roches argileuses

Dans la nature, on ne trouve pas de carrières de « corps purs argile » ( kaolinite, illite, chlorite,… ). On trouve des terres ou roches argileuses, c’est à dire des matériaux qui sont des mélanges qui peuvent contenir un ou plusieurs types d’argiles et des produits non argileux en grains ou en blocs plus ou moins gros. Les plus courants sont la silice ( le plus souvent sous forme de quartz ), le calcaire ( un mélange d’argile et de calcaire s’appelle une marne ), la dolomie, des minéraux plus complexes ( comme les feldspaths ou les micas ), les composés du fer ( oxydes, sulfures ) qui sont responsables de la couleur de la terre ( rouge, vert, jaune, bleu, gris, noir ), les composés issus de la décomposition des plantes ou de la vie animale ( composés organiques de l’humus, bitume, charbon, fossiles,… ).

Préparation de l’argile et des pâtes céramiques

Préparation primitive de l’argile

Les ateliers étaient situés à proximité de carrières d’argile facilement exploitables, à proximité également de points d’eau et de zones boisées. L’argile amenée à la bonne humidité était malaxée à la main ou au pied, en y ajoutant éventuellement du sable ou de la poterie cuite pilée ( aujourd’hui appelée chamotte ). On avait remarqué que cet ajout limitait les risques de fissures ou de casse pendant la cuisson. L’argile préparée pouvait être stockée pour que lentement sa plasticité s’améliore par « pourrissage ». Cette technique primitive est encore utilisée dans certaines régions du monde. Il y a encore peu de temps en Chine, on était potier de génération en génération, les grands-parents préparaient la terre et la laissaient « pourrir » jusqu’à ce que leurs petits-enfants la travaillent.

Préparation artisanale de l’argile

L’argile est mélangée à de l’eau pour obtenir une boue liquide, une « barbotine », que l’on filtre à l’aide d’un tamis, pour éliminer les grains les plus gros, en particulier ceux de calcaire qui provoquent, après cuisson, les défauts appelé « point de chaux ». La barbotine tamisée est ensuite raffermie par évaporation lente de l’eau, dans des bassins, puis malaxée avec ajout éventuel de sable ou de chamottes, elle est ensuite stockée.
On utilise encore actuellement cette technique, les différentes opérations du traitement pouvant être réalisées par des machines.

Préparation industrielle des pâtes céramiques

Aujourd’hui, afin d’obtenir un matériau ayant des caractéristiques optimisées au niveau plasticité, aptitude au façonnage, au séchage, à la cuisson et donnant le meilleur produit fini, la pâte céramique va subir un certain nombre de traitements supplémentaires. La terre extraite va être contrôlée et analysée, puis séchée ou humidifiée. Elle sera concassée, ce qui permet de fragmenter les blocs de matière, broyée pour obtenir une matière finement pulvérisée et enfin tamisée afin de trier les grains de matière selon leur finesse. Arrive ensuite l’étape du dosage des quantités voulues de chacun des ingrédients de la pâte, qui auront une influence sur la plasticité, la couleur, le retrait au séchage, le comportement à la cuisson,… Et enfin ( ouf ) le raffermissement, puis le conditionnement et le stockage de la pâte céramique. Toutes ces étapes sont indispensables pour que le potier soit en mesure de proposer une production de qualité égale.

En aparté

J’ai récemment découvert au détour d’une ballade sur les bords de l’Azergues, non loin de Lyon, de la terre argileuse. Je vais bientôt m’atteler à sa préparation… Des nouvelles bientôt…!!

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2 comments

  1. karim

    bonjour!
    je suis formateur en poterie céramique et expert dans la formation des artisans, j aimerai obtenir un abonnement avec votre societe sur toute la documentation concernant les metiers de la poterie céramique.
    merci et à très bientot

  2. garcia luis

    recemment j’ai rencontré des problèmes avec des émaux que j’applique sur des biscuits cuits à 980 °C après cuisson des plaques d’émail vitrifée se détachent de la pièce observation faite avec des émaux achetés chez 1 fournisseur habituel et connu .J’essaie de résoudre mon problème en augmemtant ma cuisson en délayant mon émail pour baisser la viscosité de celui-ci et verifier la porosité de mes pièces à cuire …

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