La faïence hispano-mauresque est directement issue de la céramique islamique. L’expansion des Maures au Maghreb et en Espagne contribue à l’immigration de nombreux artisans potiers venus du Moyen-Orient. La découverte de plusieurs mines d’étain dans le sud de l’Espagne y favorise l’implantation des grands centres de céramique ainsi que la fabrication de faïence à émail stannifère. On appellera faïence hispano-mauresque les productions de potiers autant musulmans que chrétiens, depuis le Xème siècle jusqu’au XVIIème siècle et englobant les céramiques à reflets métalliques, les décors “bleu et blanc”, les “vert et manganèse”, la cuerda seca ou les azulejos.

Les grands centres de production céramique hispano-mauresque

Grenade et ses environs Almeria, Murcie, Malaga

En Andalousie, différentes villes, mais plus particulièrement Malaga, sont réputées dès le XIIème siècle pour leurs céramiques à reflets dorés ( obra dorada ). Plus tard, la construction de l’Alhambra de Grenade favorise une grande production de carreaux dans la région ( soit uni disposé en mosaïque, soit portant un décor bleu et blanc ). La fabrication des fameux ( sept? ) “vases de l’Alhambra” leur est certainement du. La production de ces céramiques à lustres métalliques de grande qualité va lentement décliner lorsque Malaga et Grenade tombent aux mains des catholiques au XVème et XVIème siècles.

Les faubourg de Valence : Manisès et Paterne

Au XIVème et XVème siècle, la céramique hispano-mauresque prend un nouvel essor dans la région de Valence, devenue chrétienne. Les ateliers de poterie sont néanmoins tenus principalement par des artisans mudejars. Manisès devient le centre de production le plus important. On y trouve des décors en ” bleu et blanc” qui mêlent pour la première fois des motifs de fleurs et d’animaux d’origine islamique et des motifs de figures et de châteaux d’origine occidentale. C’est tout de même les faïences lustrées qui feront la notoriété de Manisès. Des commandes de ces céramiques à lustres métalliques arrivèrent des seigneurs espagnols, mais également français, italiens et anglais. C’est pourquoi on retrouve très souvent sur ces faïences hispano-mauresques, des décors héraldiques ou présentant des seigneurs occidentaux ou des châteaux. Le lent déclin de cette production s’amorcera au XVème siècle quand les italiens envoûtés par ces lustres commenceront à les reproduire ( majoliques italiennes ).

Les azulejos

Les azulejos ( de l’arabe “al zulaydj”, pierre polie et non pas de l’espagnol “azul” ) sont également un héritage du passage des Maures dans la péninsule ibérique. Les azulejos sont des carreaux assemblés en panneaux revêtant les murs ( intérieurs ou extérieurs ) de monuments, maisons, rues. Les décors sont souvent bleu et blanc mais il n’est pas rare de voir toute une palette de couleurs. Ils sont d’abord non figuratifs ( festons, enchaînement géométrique,… ), puis, petit à petit sous l’influence occidentale apparaissent des thèmes figuratifs, végétaux ou d’animaux. Séville devient un grand centre de production d’azulejos ( et plus largement de carreaux de toutes sortes ) au XVème et XVIème siècles.

La cuerda seca

La technique de la cuerda seca ( corde sèche ) suit également la route de la faïence, qui est celle de l’expansion musulmane. Ce mélange d’huile ou de cire et de manganèse était posé à l’aide d’une corde, empêchant ainsi les couleurs de se mélanger. A la cuisson, le mélange brûle, ne laissant qu’un trait noir. Cette technique apparaît à Malaga au XIème et XIIème siècles, mais c’est à Séville que cette technique sera la plus utilisée, principalement sur des carreaux.

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